- SCORBUT
- SCORBUTSCORBUAffection carentielle due au déficit en acide ascorbique (ou vitamine C), facteur vitaminique des fruits (et légumes) frais, très sensible à la chaleur, à l’action des alcalins et à l’oxydation.La maladie se manifeste par une atteinte gingivo-dentaire, par des lésions cutanées ecchymotiques et par une altération de l’état général.Rare actuellement dans les pays développés, à l’exception de quelques cas isolés touchant des nourrissons ou des vieillards dénutris, le scorbut peut atteindre les sujets dont le régime, trop spécialisé et monotone, ne fait pas une part suffisante aux végétaux frais.C’est l’Écossais James Lind qui démontra, au milieu du XVIIIe siècle, l’efficacité du jus de citron ou d’orange dans le traitement et la prévention du scorbut qui causait alors des ravages parmi les équipages des voiliers. L’importance historique de cette découverte est capitale puisqu’elle établissait la notion de maladie de carence liée à un déséquilibre qualitatif de la ration alimentaire. Dans la civilisation des aliments traités en vue de leur conservation prolongée, la vitamine C, détruite par la stérilisation à chaud, doit souvent être restituée au produit ainsi préparé: c’est un des exemples les plus courants de la nécessité de supplémenter un aliment ayant reçu un conditionnement industriel.• fin XVIe; du néerl. scuerbuyck (1557), refait sur le lat. médiév. scorbutus♦ Maladie due à l'insuffisance de vitamine C dans l'alimentation, et caractérisée par des hémorragies et de la cachexie.scorbutn. m. MED Maladie provoquée par une carence en vitamine C (anémie, hémorragies, troubles gastro-intestinaux, déchaussement des dents, cachexie).⇒SCORBUT, subst. masc.PATHOL. Maladie provoquée par une carence en vitamine C dans l'alimentation des individus privés de fruits, de légumes verts, de tubercules, et caractérisée par de l'anémie, de la fièvre, des hémorragies multiples, notamment au niveau des gencives, des troubles gastro-intestinaux et par une cachexie progressive pouvant entraîner la mort. Il avait remarqué chez plusieurs un commencement de scorbut, annoncé par des enflures aux gencives et aux jambes; ce principe s'était développé à terre (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 78). Des baraquements pourris où des hommes et des femmes travaillaient quatorze heures par jour pour six cents grammes de pain; ils mouraient de froid, de scorbut, de dysenterie, d'épuisement (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 297).Prononc. et Orth.:[]. LITTRÉ, BARBEAU-RODHE 1930 [-by]; PASSY 1914 [-byt], [-by]; MART. Comment prononce 1913, p. 329 [-by] à tort [-byt]; WARN. 1968, Lar. Lang. fr., MARTINET-WALTER 1973, ROB. 1985 [-byt]. Restitution des cons. finales sous l'infl. de l'orth. v. G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n ° 1 1981, pp. 237-244. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1604 scurbut (F. MARTIN, Description du premier voyage fait aux Indes orientales, p. 13 ds ARV., p. 455); 1610 scorbut (Hist. de la navigation de Jean Hugues de Linscot Hollandois, p. 159, ibid., p. 456). Empr. au lat. méd. scorbutus (dep. 1557 ds ARV., p. 453), lui-même prob. empr. au m. néerl. scôrbut (en néerl. scheurbuik), cf. le m. b. all. schorbuk (dep. 1404 d'apr. FEW t. 17, p. 63b); le néerl. est prob. empr., par l'intermédiaire de l'a. suéd. skörbjug, à l'a. nord. skyrbjúgr « scorbut », comp. de skyr « lait caillé » et de bjúgr « œdème »: on attribuait à la grande consommation de lait caillé par les marins pendant leurs voyages l'apparition d'œdèmes. Le mot est d'abord att. en fr. comme mot étranger: 1557 scuerbuyck donné comme mot néerl. et fris., 1561 schoerbuck dans une trad. du suéd., v. ARV., p. 454 sqq; FEW t. 17, p. 63. Fréq. abs. littér.:56.scorbut [skɔʀbyt] n. m.ÉTYM. Fin XVIe; scuerbuyck, 1557; lat. médiéval scorbutus, du moy. néerl. scôrbut, mot nordique skyr (« lait caillé ») -bjugr (« œdème »), proprt « œdème provenant d'un abus de lait caillé ».❖♦ Maladie par carence, provoquée par l'absence ou l'insuffisance dans l'alimentation des vitamines C, et caractérisée par divers troubles (fièvre, anémie, hémorragies, gastro-entérite, ou même cachexie). || Le scorbut frappait souvent des collectivités (prisonniers, marins, etc.) soumises à une même carence. || Scorbut infantile, chez certains nourrissons élevés avec des farines et des laits stérilisés et conservés.1 C'est, le premier, l'amiral Hawkins, en 1593, qui observa l'effet bienfaisant du jus de citron sur son équipage atteint de scorbut (…) En 1775, le capitaine Cook, dans son expédition au pôle Sud, préserva son équipage du scorbut avec des citrons, des oranges et de la choucroute. Le rôle indispensable d'éléments frais dans la ration alimentaire était établi. Le début de l'ère pastorienne fit apparaître une autre forme de scorbut : le scorbut infantile (…)R. Fabre et G. Rougier, Physiologie médicale, p. 221.2 On se procura également, à grand prix et à grand-peine, une certaine quantité de citrons, destinés à prévenir ou guérir le scorbut, cette terrible maladie qui décime les équipages dans les régions glacées.J. Verne, Un hivernage dans les glaces, p. 236.➪ tableau Principales maladies et affections.❖DÉR. Scorbutique.COMP. Scorbutigène.
Encyclopédie Universelle. 2012.